Ceuta (arrivée le 14 decembre)

Nous faisons une halte dans la marina d’Almerimar pour couper la route et laisser passer un peu de vent d’ouest. Le lendemain, le vent est à nouveau favorable et nous repartons direction Ceuta (Gibraltar).

Ca y est, on commence à rentrer dans l’ambiance des quarts, c’est notre cinquième nuit en mer déjà, mais nous ne pouvons pas nous plaindre : par rapport à notre premier voyage, où notre bateau était beaucoup plus exigeant, le pilote automatique nous dispense de la barre quasiment tout le temps, nous sommes complètement à l’abri dans le cockpit et pouvons y manœuvrer en toute sécurité, et quand le temps est assez tranquille comme ce soir, nous pouvons même bouquiner, regarder un film sur l’ordinateur, potasser les prochaines escales… Bref, c’est le grand confort, même si la fatigue reste là, car faire les quarts à 2 divise forcément le temps de sommeil. Le catamaran a aussi l’avantage de ne pas gîter et d’être globalement plus stable qu’un monocoque, donc les enfants dorment beaucoup mieux.

Notre rythme est un premier quart pour moi de 22H à 2H ou 3H du matin, puis Sandrine jusque 6H, puis à nouveau moi. En journée, nous ne faisons pas de quart organisé, nous nous répartissons le temps en fonction de notre fatigue mutuelle.  Celine qui nous accompagne nous aide  bien pour s’occuper des enfants et de l’intendance en mer, ce qui nous permet aussi de nous reposer un peu plus.

Ce soir, nous arrivons au bout de la mer d’Alboran, en approche du détroit de Gibraltar, il y a donc forcément des cargos et tankers un petit partout autour de nous. Nous devons veiller en permanence…. La journée a été assez belle, avec du vent tout l’après midi, qui nous a fait avancer d’abord sous Gennaker, puis sous spi. Ce dernier est très grand (+160m2), et nous permet de bien avancer dans le petit temps au portant. Et surtout, nous avons eu des visites de dauphins par dizaines. Toujours magiques, je trouve ces moments encore plus touchants en voyant nos enfants se délecter de ces rencontres de plus en plus fréquentes. On n’est jamais blasé de voir des dauphins…

Bon faut que j’y retourne, çà se rapproche par l’arrière bâbord….

Le skip lâche le stylo, je le récupère après avoir dormi une bonne nuit : nous sommes arrivés à Ceuta en milieu de journée hier, un peu décalqués après pas mal de nuits en mer. Je crois qu’on doit pouvoir trouver une équivalence entre le nombre de nuits blanches et un taux d’alcoolémie. Hier en arrivant, à la question « quel jour on est » il y a avait un temps de réponse assez long et « où était on mardi dernier » c’était carrément la colle.

Ceuta est une enclave espagnole au Maroc, juste en face du rocher de  Gibraltar.

L’ambiance ici est assez étrange et les décorations de Noël plutôt réussies : ils n’ont pas essayé de transplanter le sapin mais il y a pas mal d’arbres lumineux qui rendent assez bien, des palmiers bleus, des buissons blancs. On se pince un peu pour se dire que c’est bientôt Noël et on aimerait bien se poser dans un endroit qui nous inspire un peu plus : au Maroc sans doute car les Canaries ce sera sans doute un peu juste.

C’est la question du jour : Tanger ou Mohammedia ? Cadix nous ferait faire de la route en plus.

Le Maroc

On avait bien envie d’aller à Tanger mais le port est trop petit, on nous l’avait dit, on a appelé le yacht club qui nous l’a confirmé, alors pour en avoir le cœur net, on s’est dit qu’une journée de visite de la ville avec un petit crochet par le port pour négocier une place, ça le faisait bien.

Vendredi matin, nous voilà partis vers la frontière, après quelques péripéties, rencontres sympathiques, changement de mode de locomotion, petites fiches blanches de renseignements, pourboires,   nous voilà en route vers Tanger. Nous allons directement au yacht club en arrivant (Charles est au volant, centré sur l’objectif), et là, eh bien c’est même pas la peine d’aller discuter, c’est minuscule et il y a déjà 10 fois trop de bateaux de pêche, enfin ça saute aux yeux que ça ne rentre pas….